Il y a des jours comme aujourd’hui où je n’arrive pas à écrire. Je dois finir cet article avant ce soir, je me le suis promis. Pourtant les mots ne viennent pas.
Je suis donc allé à la cuisine me faire un café. Puis j’ai étendu le linge. ll n’y a rien à faire. Mon esprit semble enchaîné au pied d’une montagne. Et me voilà assis de nouveau, devant mon ordinateur.
Avez-vous déjà vécu cette situation où l’inspiration ne vient pas ? Un brouillard de confusion s’abat sur vos neurones. Le moindre raisonnement s’évanouit dans une tempête mentale. Et vos idées s’envolent unes à unes, happées dans un tourbillon.
Que faire les jours de page blanche ? Il peut être tentant de regarder une vidéo youtube, croquer dans un donut, ou lire un bouquin de développement personnel. Le problème, c’est que ces solutions ne marchent pas, du moins pas longtemps.
J’aimerais ici vous proposer une alternative pour vous aider à faire votre travail, même quand vous n’en avez pas envie.
Si vous faites face à une panne sèche d’écriture, que vous cherchez la motivation pour vous mettre au sport, ou démarrer un nouveau projet, cet article est pour vous.
Voici un guide pour traverser la tempête mentale lorsque la motivation n’est plus là, lorsque les muses ont arrêté de chanter et que vous devez quand même continuer d’avancer.
Permettez-moi de vous présenter votre guide dans cette aventure : Sir Ernest Shackleton.
Le naufrage du capitaine Shackleton
Ernest Shackleton est un grand explorateur britannique considéré comme étant une figure majeure de l’exploration de l’Antarctique.
Selon John Adair, spécialiste britannique du leadership, Shackleton serait aussi “le plus grand leader (civil) du xxe siècle”.
Il est connu pour avoir survécu à une expédition au pôle Sud dans des conditions effroyables.
A bord de son navire “l’Endurance”, le capitaine se retrouve avec son équipage, prisonnier des glaces.
Il parvient à sauver presque l’intégralité de son équipage, après avoir dérivé pendant 22 mois sur la banquise.
Comment a-t-il fait pour accomplir cet exploit ? Était-il motivé ?
Le mythe de la motivation
En cas de coup dur, vous aurez peut-être envie de croquer dans un donuts ou d’ouvrir une canette de bière, n’est-ce pas ?
Face à l’adversité, il est courant de vouloir se consoler avec une gratification immédiate.
Ceci peut vous offrir une petite dose de motivation sur le coup. Or selon la théorie de l’autodétermination de Deci et Ryan, cette technique est peu efficace sur le long terme. L’être humain est plus sophistiqué qu’un âne courant après une carotte accrochée à un bâton.
D’après les professeurs de psychologie Deci et Ryan, nous recherchons qu’une seule chose dans nos actions : la satisfaction de notre sentiment d’être.
Le grand mythologue américain Joseph Campbell dirait que nous sommes en quête de plénitude.
Or, cette haute motivation à agir ne peut venir que de l’intérieur de nous-même.
Selon les récits de son expédition, Shackleton était porté par une motivation qui dépassait considérablement la recherche d’une récompense extérieure.
Il avait dédié sa vie à une grande mission : l’exploration de l’Antarctique.
La mission du capitaine Shackleton
S’élancer à la conquête des terres vierges, c’est être poussé par le goût de l’aventure, par l’appétit scientifique ou encore par le mystérieux attrait de l’inconnu. Chacun de ces trois motifs eut sa part dans ma décision de repartir pour l’Antarctique.
Ernest Shackleton, 1909, Au coeur de l’Antarctique.
D’après sa biographie, Shackleton est un grand lecteur depuis l’enfance. Ses lectures lui donnent un goût prononcé pour l’aventure.
Dans son livre “Au coeur de l’atlantique”, Shackleton affirme qu’il était animé par :
- Le goût de l’aventure ;
- L’appétit scientifique ;
- Et le mystérieux attrait de l’inconnu.
Lorsqu’il s’engage dans son expédition pour l’Atlantique, il accomplit sa grande mission. Il est porté par un souffle d’héroïsme qui le pousse à aller au bout de lui-même.
D’après le récit de l’aventure, Shackleton fait preuve d’une persévérance et d’une abnégation sans faille pour maintenir en vie ses hommes.
Alors que son poste de capitaine aurait pu lui attribuer des privilèges, Shackleton mange les mêmes rations que ses hommes et partage même une tente avec ses compagnons d’équipage.
Il incarne cet archétype du héros capable de se mettre au service de son équipage.
Selon le grand mythologue Joseph Campbell, le héros est un personnage présent dans toutes les mythologies. Il se caractérise par l’accomplissement d’un sacrifice pour quelque chose de plus grand que lui. Il suit un voyage initiatique qui lui fait découvrir une “source de vie” lui permettant d’accéder à un état plus riche et responsable.
En accomplissant votre grande mission, vous parviendrez à accéder à de puissantes ressources d’énergie.
Au-delà de la motivation
Le héros est celui ou celle qui donne sa vie pour quelque chose de plus grand que lui.
Joseph Campbell, 1988, Puissance du mythe.
Au lieu de chercher la motivation, partez plutôt en quête de votre grande mission, ce qui vous rend vivant.
Vous n’aurez peut-être pas à partir en Antarctique comme Shackleton.
Pour certains, il suffira simplement d’aller jouer de la musique dans un club.
Engagé dans votre mission, les obstacles se transformeront en épreuves qui vous feront grandir.
Vous marcherez alors sur les pas des héros de ce monde.
Sources et références :
Joseph Campbell, 2009, Puissance du mythe
Joseph Campbell, 2013, Le héros aux mille et un visages
Ernest Henry Shackleton, 1911, Au cœur de l’Antarctique : Expédition du « Nimrod » au Pôle sud
Ernest Henry Shackleton, 1919, L’Odyssée de l’endurance
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